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Avec l'arrivée des beaux jours, les vitrines des boutiques s’ornent de motifs vibrants, de couleurs chatoyantes, de tissus qui semblent parler une autre langue — celle du voyage, de la chaleur, de l’ailleurs : depuis quelques années, les motifs inspirés du tissage ikat, de la teinture bandhani ou encore de l’impression blockprint apparaissent dans les collections de nombreuses marques internationales.
Ikat, blockprint, bandhani : ces termes ne sont pas toujours mentionnés sur les étiquettes, mais leurs formes, elles, peuplent robes légères, chemises amples et foulards bohèmes. On les porte parce qu’ils sont beaux, évocateurs, vivants. Et c’est très bien ainsi.
Mais savez-vous que derrière ces imprimés se cachent des trésors de savoir-faire de l'artisanat traditionnel ?
Ikat, Bandhani, Blockprint : bien plus que de simples motifs !
L’ikat est une technique de tissage complexe, dans laquelle les fils sont teints avant d’être tissés, créant des motifs vibrants et flous. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, demande des semaines de travail.
Le bandhani, technique de teinture par nouage minutieux, produit des tissus à pois délicats, souvent utilisés dans les turbans ou saris traditionnels, notamment au Gujarat et au Rajasthan.
Quant au blockprint, il s’agit d’une méthode d’impression manuelle à l’aide de tampons en bois gravés, trempés dans des teintures naturelles. Chaque couleur, chaque motif nécessite un tampon différent et une extrême précision. Cette technique est emblématique du Rajasthan et du Gujarat et demande des heures de travail artisanal pour chaque mètre de tissu.
Porter avec conscience, sans renoncer à la beauté
Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt ou de créer une culpabilité autour des vêtements que nous portons. Après tout, il est légitime d’être attiré par ces imprimés pleins de caractère. Mais on peut regarder un peu plus loin que le motif et se poser la question de son origine, de sa fabrication, de sa réinterprétation.
Car aujourd'hui ces savoir-faire uniques sont en voie de disparition : copiés par l’industrie textile mondiale qui les reproduit à l’imprimante industrielle, en masse, ces motifs deviennent « tendances » mais perdent leur lien avec l’histoire, les peuples et les techniques qui les ont faits naître. Les artisans ne peuvent rivaliser avec les prix des copies industrielles. Les vraies pièces, faites à la main, "deviennent" trop chères : on compare les prix et c'est le porte-monnaie qui choisit en dehors de toute considération humaine et environnementale. Si ces métiers ne permettent plus de vivre, les jeunes générations ne les reprennent plus. Le savoir se perd, et avec lui, une richesse culturelle inestimable.
Ce que l'on peut faire
On peut simplement s'informer : est-ce un tissu imprimé mécaniquement à la manière de l’ikat ? Est-ce une robe inspirée de blockprint, mais produite industriellement ? Cela n’enlève rien à son esthétique, mais le savoir nous donne un pouvoir : celui de choisir, de soutenir, peut-être un jour, des artisans, un créateur qui les soutient. Ou simplement de porter ces pièces avec un peu plus de conscience — et beaucoup de respect.
On peut aussi partager en parlant autour de soi de ces techniques et valoriser ces savoir-faire en achetant quand c'est possible à des marques ou des artisans qui perpétuent la tradition.
Loin de tout discours moralisateur, il s’agit ici d’un appel doux à la curiosité. À cette capacité que nous avons, en tant que consommatrices et consommateurs, de redonner de la valeur au geste, à la lenteur, à l’imperfection, au travail de ces femmes et de ces hommes. À célébrer non pas seulement le « style », mais aussi l'âme de ces textiles.
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